FAUT-IL ETRE RAISONNABLE POUR ETRE
LIBRE ?
Par Mme Lefebvre
1)
Bien comprendre la question
et trouver ce qui fait problème
· Faut-il = Est-ce absolument nécessaire,
c’est à dire à la fois indispensable et inconcevable autrement, terme qui
résonne comme un ordre, un impératif.
· Etre raisonnable = · D’une part, être raisonnable signifie couramment :
être lucide avoir le sens des réalités ; avoir le sens de la
mesure, être modéré ; ne pas s’entêter, savoir
admettre le cas échéant que l’on se trompe, être capable
d’entendre raison.
· D’autre part, être raisonnable
signifie faire appel à sa raison, c’est à dire au raisonnement.
· Par opposition au fait d’agir de
manière instinctive, ou en suivant son cœur, sa sensibilité, ses
penchants ; ou en suivant son
imagination…
· D’autre part, avoir le sens de
mes devoirs moraux, tant envers moi-même (souci de ma dignité) qu’envers
autrui (le considérer comme une personne, vouloir son bien
) ; de mes devoirs civiques (exercer mes droits,
avoir conscience que
nos droits sont des droits communs et respecter les droits de mes concitoyens )
· Etre libre = · ne pas
subir de contraintes ni subir de préjudices.
·
ne pas être dépendant ni des choses, ni
des autres, se suffire à soi-même .
· pouvoir
choisir et décider par moi-même,
Le
problème que soulève cette question porte sur « faut-il » qui
présente le choix d’être raisonnable comme étant un choix nécessaire, ce qui
revient à ne pas avoir le choix….alors que la liberté réside dans la faculté de
choisir.
2)
plan détaillé de la
dissertation
Introduction
Etre libre consiste à pouvoir
faire ce que je veux sans contraintes. Mais pour parvenir à être libre, faut-il
être raisonnable ? Est-il absolument nécessaire ?
· D’un côté, si je suis mes désirs sans
réfléchir, je risque de me nuire à moi-même, ce qui ne s’appelle pas être
libre, ainsi que nous commencerons par le développer.
.· D’un autre côté, ma raison
m’impose pour mon bien de renoncer à faire tout ce qui me plait, ainsi que nous
le montrerons dans une seconde partie. Mais est-ce que je ne vais pas avoir le
sentiment de m’imposer des contraintes et de me priver de liberté en renonçant
à faire ce que je désire ?
® La nécessité d’être raisonnable pour être libre ne va donc pas de soi. Puisque la liberté réside dans la faculté de choisir, être raisonnable est un choix avantageux, mais est-il absolument nécessaire ?
1)
Ne pas être raisonnable : un
choix qui incarne la liberté, mais qui la menace.
a)
Un choix qui incarne la
liberté :
· montrer que c’est le choix de
l’audace, du goût du risque et que le plaisir que l’on éprouve alors est
un
sentiment
de liberté.
· montrer que puisque la liberté
réside dans la faculté de choisir, il est naturel de choisir de faire ce qui me
plaît
et
contraignant, donc contraire à la liberté de ne pas pouvoir faire ce qui me
plaît.
b)
Un choix qui menace la
liberté :
· ne pas être raisonnable = ne pas
être prévoyant et risquer de subir des contraintes irrémédiables ou qui vont
me
rendre dépendant des autres pour y remédier, ce qui est contraire à la liberté
· ne pas être mesuré, ne pas se
contenter de peu = risquer de devenir esclave de désirs de plaisirs toujours
plus
forts et de plus en plus difficiles à assouvir.
2)
Etre raisonnable : un
choix qui assure une liberté durable
mais restreinte.
a)
un choix qui assure une
liberté durable :
· la
prudence permet d’anticiper les obstacles, de se préparer à les surmonter, donc
d’éviter les contraintes
· être
raisonnable = vouloir bien se conduire et éviter ainsi les conflits avec les
autres qui font obstacle à ma
liberté.
b)
un choix qui prive de
liberté
·
montrer qu’être raisonnable = être responsable
et montrer le poids des responsabilités.
· montrer
qu’être raisonnable = se plier à des valeurs communes qui m’obligent à renoncer
à « ma » liberté.
· Il y a plus d’avantages, pour être libre, à être raisonnable : satisfaction d’une
liberté durable ; satisfaction morale d’une liberté digne de l’être
humain : s’appuyer sur le texte de Saint Thomas : être raisonnable
permet de diversifier mes choix contrairement au fait de céder à l’instinct
qui, on le voit chez les animaux, fait agir toujours de la même manière ;
contrairement au fait de céder à mes caprices qui peut conduire à la déchéance.
· Mais la
raison limite la liberté par les devoirs moraux et civiques qu’elle m’impose.
Toutefois, à l’intérieur des limites, il y a place pour la diversité si je fais
appel à mon ingéniosité.
· Alors il vaut mieux être raisonnable pour être
libre ; mais cela ne doit pas m’être imposé par la force : c’est à
moi de le comprendre par moi-même, ainsi que le veut la liberté : penser
par soi-même. Un homme qui est raisonnable uniquement par crainte des
représailles est un homme sans autonomie ; ce n’est pas un homme libre.
Aussi ne disons pas qu’il « faut » être raisonnable pour être libre,
terme qui résonne comme un commandement sans appel. Il est donc souhaitable
d’apprendre par soi-même à être raisonnable pour être libre.